Grapes turning colour





En bref

Vignes malbec

Vignes malbec au Domaine du Garinet

Le Vignoble

Nous possédons 2,5ha de vignes des cépages malbec (cot, auxerrois), chardonnay et sauvignon. Elles bénéficient d’une situation très bien abritée sur le sol pierreux et calcaire des versants du causse. Les pierres améliorent le drainage et conservent la chaleur du jour, facteurs importants pour la production de raisins de qualité. Les parcelles sont bien séparées par des surfaces boisées et des friches ce qui réduit beaucoup les problèmes liés aux insectes et aux maladies. Les vignes malbec ont été plantées en 1984, les blancs en 1998.

Nos Priorités

Nos principes essentiels en viticulture consistent à obtenir des raisins de la plus haute qualité, tout en respectant l’environnement.

La Qualité

L'obtention d'une qualité optimale nécessite de récolter des raisins à maturité complète. Le facteur primordial pour un bon mûrissement réside dans le rapport entre le poids de raisins et la surface foliaire. Nous maîtrisons le rendement par une taille raisonnée, un épamprage rigoureux et, au besoin, par une vendange verte en été pour réduire le nombre de grappes. Pour augmenter la surface de feuilles exposées au soleil, nous laissons pousser nos vignes plus hautes que la normale, en utilisant des piquets plus longs et des fils supplémentaires.

Les orchidées dans les vignes

Des orchidées dans les vignes

L’Environnement

Nous ne sommes pas bio, parce que nous estimons que le plus important est de choisir la méthode de travail et les produits phytosanitaires vraiment adaptés. Les viticulteurs bio utilisent aussi des pesticides, et ces derniers ne sont pas toujours aussi anodins qu’on veut bien le dire. Leur effet sur l'environnement peut être pire que celui de certains produits non-bio, et de plus se révèlera souvent moins efficace. Voir Viticulture Bio ci-dessous pour de plus amples renseignements.

La vendange du chardonnay

La vendange du chardonnay

La Vendange

Chez nous, la vendange se fait à la main pour les blancs et le rosé, et à la machine pour le rouge. Chaque méthode présente ses avantages et ses inconvénients. La vendange à la main ne peut pas être présentée comme une garantie de la qualité absolue. Nous prélevons avec beaucoup de soin des échantillons de raisins durant plusieurs semaines avant la récolte. L’analyse de ces échantillons, qui permet de mesurer les variations des taux de sucre et d’acidité, nous aide à décider du moment idéal pour la récolte.



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En détail

Comment nous cultivons les vignes au Domaine du Garinet

Vous trouverez ci-dessous notre façon de travailler les vignes, les raisons de notre choix et les différences entre notre approche et celle de l’agriculture biologique.

Maîtrise de la croissance des vignes

Pour récolter des raisins vraiment mûrs, il faut en maîtriser parfaitement le rendement et s'assurer que la surface foliaire exposée au soleil est correcte pour le poids de raisins. Il faut aussi que le feuillage reste ouvert et donc bien aéré, pour qu’il sèche rapidement après la pluie, afin de réduire le risque d’une attaque de champignons, surtout le botrytis (ou pourriture grise).

Les vignes en hiver

Les vignes en hiver, attendant la taille.

Le facteur clé pour la production de raisins bien mûrs et d’un haut niveau de qualité réside dans le rapport surface foliaire/rendement. Le mûrissement des raisins se produit surtout grâce à l’action du soleil sur les feuilles, qui favorise les processus métaboliques nécessaires pour réduire les acides et augmenter les sucres stockés dans les raisins. L’importance du soleil direct sur les grappes n’est que secondaire; en effet l'une des fonctions des feuilles est de protéger les grappes du soleil pour empêcher les brûlures, auxquelles les grappes sont très sensibles. Notre action clé pour améliorer la surface foliaire consiste à augmenter la hauteur du feuillage au-dessus du niveau normal que nous pensons souvent trop bas dans notre région. Nos piquets sont donc plus hauts et en été nous coupons les vignes très hautes à 2,20m du sol.

Un cep taillé en guyot simple

Un cep taillé en guyot simple

La première tâche de la campagne est la taille – au Domaine du Garinet on la commence vers la fin janvier. La plupart des sarments poussés l’année précédente sont enlevés; nous n'en laissons que deux – un long bois pour porter les grappes et un bois court, le courson. Le courson donnera les deux sarments pour l’année suivante et portera aussi des grappes. Cette façon de tailler s’appelle ‘Guyot simple’ d' après son inventeur. C’est la méthode utilisée dans notre région, et peut-être la plus courante en France. Le rendement sera déterminé, entre autres facteurs, par le nombre de bourgeons (yeux) restant après la taille. Si on laisse moins de bourgeons, les grappes seront moins nombreuses, le rendement plus faible et en principe d’une qualité supérieure. Par contre, si on laisse un nombre insuffisant de bourgeons, les sarments risquent de devenir trop gros et trop vigoureux; la bonne moyenne se situe entre les deux. Après la taille, les sarments coupés sont arrachés et broyés, et le long bois est plié et attaché au fil inférieur.

La prochaine étape est l’épamprage – l’enlèvement des gourmands qui poussent sur le tronc, et le triage des pousses sur la couronne. En principe on ne laisse que les pousses qui viennent des yeux choisis et gardés pendant la taille. Un épamprage soigneux est indispensable – il faut que le feuillage reste ouvert et bien aéré et qu’il n’y ait pas trop de sarments supplémentaires à couper pendant la taille de l’année suivante. Pour les années difficiles, plusieurs épamprages peuvent être nécessaires pour bien maîtriser les jeunes pousses. Au début de l’été, une partie des feuilles inférieures autour des grappes est enlevée par une machine (l’effeuilleuse) réduisant de fait la surface foliaire légèrement, le plus important étant que les grappes deviennent beaucoup mieux aérées.

En été, il arrive souvent qu’il faille enlever une partie des grappes (la vendange verte) pour que le rendement reste au niveau désiré, et pour réduire les gros paquets de grappes. Ces derniers sont les foyers idéals pour le développement de la pourriture grise. Si la vendange verte reste un travail laborieux et peu exaltant, il est essentiel pour la qualité dans les années de gros rendement.

L’engrais

Normalement, les vignes cultivées pour le vin ne demandent pas beaucoup d’engrais. Une de nos parcelles se situe sur une terre assez pauvre où il faut appliquer un engrais général pour augmenter la vigueur des souches. Sur cette parcelle nous utilisons de l’engrais organique contenant de l’humus et des oligo-éléments utiles. Ces engrais coûtent plus chers que les engrais minéraux et demandent plus de travail pour les appliquer (plus de volume). De temps en temps nous faisons faire des analyses, soit du sol, soit des pétioles des feuilles. Si ces analyses indiquent un besoin de corriger un élément spécifique (la potasse par exemple), nous choisissons un engrais minéral non-bio n'apportant que ce seul élément. Nous n'appliquons des engrais qu'en cas de nécessité, quand nous connaissons les besoins exacts de la parcelle.

Maîtrise des mauvaises herbes

Sur toutes nos parcelles de vignes, nous laissons pousser la végétation naturelle sur toutes les surfaces laissées libres, y compris les allées et les bouts de rang. Pendant la campagne, on passe le broyeur régulièrement pour entretenir la végétation. Cette façon de travailler s’appelle ENM (enherbement naturel maîtrisé). Elle stabilise le sol sur nos pentes, fournit un environnement naturel pour les organismes du sol (vers, bactéries…), et de plus, nous offre une surface agréable pour le travail à pied dans les vignes. Ce qu'apprécient tous ceux ayant travaillé dans les vignes sur un sol d’argile humide maintenu mécaniquement! Nous faisons une application d’herbicide par an, exclusivement sur la bande étroite sous les souches. Si nos parcelles étaient plates, nous pourrions les entretenir mécaniquement avec des outils de tracteur adaptés, mais cette technique peut être problématique sur nos parcelles, parfois en pentes fortes et contre pentes, de sorte que la hauteur d’une rangée diffère de celle d'à côté.

Les Maladies

Les vignes sont sensibles à plusieurs maladies causées par des champignons. Dans notre région, le plus préoccupant demeure le mildiou. Cette maladie, parmi d'autres, est venue des Etats Unis au cours du 19ème siècle; elle n'existait pas en Europe auparavant. Des tâches de moisi se forment sur les feuilles; une attaque modeste peut réduire le nombre et l’efficacité des feuilles disponibles pour le mûrissement des raisins, réduisant ainsi la qualité du vin. Une attaque sévère peut cibler les grappes directement et les abîmer, ou détruire totalement le feuillage donc toute possibilité de faire mûrir les raisins. Dans notre région et dans une grande partie du vignoble français, la plupart des traitements des vignes sont des traitements anti–mildiou.

Nous nous efforçons de minimiser le nombre de nos traitements. Le mildiou se propage seulement après la pluie et s'il ne pleut pas, il n’y a donc pas besoin de protéger les vignes. Un bon nombre de produits ne protègent les vignes que s’ils sont appliqués avant la pluie; mais il existe aussi des produits dits 'curatifs' qui peuvent protéger les vignes s'ils sont appliqués immédiatement après la pluie. Ce sont ces derniers que nous privilégions la plupart de temps car nous ne traitons qu'en cas de besoin. Avec les produits à utiliser avant la pluie (préventifs), il arrive que l'on traite en raison des prévisions météorologiques mais s'il ne pleut pas, on a traité pour rien. Avec les produits curatifs on peut réduire (parfois beaucoup) le nombre de traitements pendant la campagne. Il est vrai que cette stratégie comporte quelques risques – s'il pleut pendant longtemps, il peut être difficile de faire un traitement à temps, avant que les vignes ne soient contaminées par le mildiou.

Grand Porte-queue

Papillon grand porte-queue - à protéger!

Les actions prophylactiques sont aussi utiles pour réduire les traitements nécessaires. Notre épamprage rigoureux au printemps et l’effeuillage pour supprimer les feuilles inférieures au début de l’été nous aident à garder un feuillage ouvert, avec des grappes et des feuilles bien aérées et exposées. La vendange verte nous aide à éviter la pourriture grise sur les grappes.

Les Ravageurs

Nos parcelles de vignes sont bien espacées les unes des autres et à distance des vignes d’autres propriétés. Il y a beaucoup de terre sauvage (bois et friches) entre nos parcelles. C’est peut être la raison pour laquelle nous avons peu de problèmes avec les insectes ou les acariens (l’araignée rouge par exemple). Nous traitons seulement quand nous constatons une attaque significative, et nous recherchons toujours le produit le moins toxique pour nous et pour l’environnement. Dans notre propre intérêt nous choisissons un produit inoffensif pour les insectes utiles qui mangent les insectes et acariens ravageurs des vignes. Les produits les plus récents s'améliorent à cet égard, bien qu’il y ait toujours des efforts à faire. On trouve par exemple de plus en plus de préparations de bactéries ou de virus ne ciblant qu’une seule espèce de ravageur; le développement d’une gamme plus large de tels produits ne pourra être que très salutaire.

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Viticulture Bio ou pas – quoi faire ?

Pendant les cent dernières années, beaucoup de produits industriels ont été fabriqués pour la fertilisation du sol et la lutte contre les insectes, les maladies et les mauvaises herbes. Leur utilisation peut donner des rendements plus élevés, améliorer la qualité de la récolte, rendre la vie plus sûre pour les agriculteurs et réduire les prix pour les consommateurs. Mais ils peuvent aussi être nocifs pour les utilisateurs, la flore et la faune sauvage et, en cas d’abus, pour les consommateurs. Aujourd'hui, on constate une réaction importante parmi les agriculteurs mais aussi le grand public en faveur d'un contrôle beaucoup plus strict sur le mode d’utilisation, et la suppression de produits indésirables. Pour les agriculteurs bio, l’essentiel est de choisir l’engrais et les produits de traitement qu’ils considèrent les moins dangereux pour l’environnement, et de minimiser leur utilisation par des mesures prophylactiques pour réduire les dégâts de maladies et de ravageurs.

Notre optique est similaire - la différence, c’est que l’agriculture bio s’est limitée à l’utilisation d’une gamme stricte de produits dits ‘naturels'. Le dogme selon lequel seules les substances 'naturelles' sont acceptables et toutes les matières ‘artificielles’ sont à proscrire ne nous paraît pas le meilleur critère pour choisir un produit. Nous croyons que dans tous les cas il est plus efficace d'étudier les possibilités de l'ensemble des produits et des méthodes, puis de choisir en fonction des propriétés réelles, bonnes et mauvaises, de chacun.

L’exemple suivant peut le mettre en lumière. Les produits issus du cuivre sont les seuls fongicides anti-mildiou autorisés en viticulture biologique, parmi eux la bouillie bordelaise, contenant du sulfate de cuivre comme matière active. Ces produits sont utilisés depuis de longue date et possèdent de bonnes propriétés. Par contre, ils ne sont pas biodégradables (le cuivre en est un élément) et ils sont assez toxiques pour les vers et les bactéries du sol (source: wikipedia). Les résidus de cuivre sur les raisins peuvent détruire les précurseurs d’arômes de certains cépages (surtout le sauvignon) et réduire ainsi la qualité du vin. Leur efficacité peut être insuffisante pour maîtriser une attaque de mildiou grave lors de conditions météorologiques difficiles. Par comparaison, le dimethomorph, la matière active synthétique de plusieurs produits anti-mildiou courants, est 10 fois moins toxique pour le rat que le sulfate de cuivre, trois fois moins toxique pour les vers de terre, beaucoup moins toxique pour les oiseaux; par contre il est plus toxique pour les poissons (source: IUPAC (en anglais)). On ne relève pas de lien avec des maladies graves – il n’est ni mutagénique, ni cancérogène, ni un perturbateur endocrinien. Il n'a pas été classé comme un produit toxique alors que le sulfate de cuivre, la matière active de la bouillie bordelaise, porte le classement Xn (nocif). Le dimethomorphe possède des propriétés que le sulfate de cuivre ne possède pas, aidant à la réduction du nombre de traitements nécessaires:

Il y a donc des avantages et des inconvénients pour les produits conventionnels mais également pour les produits bio. Chaque produit doit être évalué et comparé aux autres possibilités. Lequel de ces deux produits vous paraît le meilleur?

On abuse beaucoup du terme «naturel» et il serait bon d'en clarifier le sens. Pour les agriculteurs bio, «naturel» signifie une absence de molécules de synthèse qu'on ne trouve pas dans la nature (ou qu'on n'a peut être pas encore trouvé!). En quoi est-il évident que la bouillie Bordelaise, un mélange de chaux et de sulfate de cuivre, fabriquée dans une usine chimique, puisse être qualifiée de «naturelle»? On trouve bien du sulfate de cuivre dans la nature mais on y trouve aussi certains engrais qui sont eux désignés comme «artificiels» et donc interdits en agriculture biologique. A notre avis il est donc préférable d'évaluer les propriétés de chaque technique et de chaque produit, et ceci avec la plus grande ouverture d'esprit possible, plutôt que d'utiliser des termes vague tels que «naturel» ou «artificiel» pour définir les critères d'autorisation ou d'interdiction.

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Au-delà du bio

Biodynamique

Cette approche de l’agriculture est basée sur les idées du philosophe autrichien Rudolf Steiner. Comme en agriculture biologique, tout ce qui est considéré comme ‘artificiel’ est interdit, mais de plus, on recommande des traitements utilisant de toutes petites quantités de substances organiques, un peu comme en médecine homéopathique. Souvent ces préparations sont insérées dans un organe d’animal comme une corne de vache ou la vessie d’un chevreuil, puis enterrées pendant une certaine période avant utilisation, pour les ‘activer’. L'agriculture biodynamique considère que les positions de la lune, les étoiles et les planètes sont importantes, et que des ‘forces cosmiques’ existent et peuvent être mâitrisées pour aider l’agriculture. Ainsi les préparations doivent être ‘dynamisées’, c’est à dire remuées dans le bon sens pour que les forces cosmiques soient absorbées.

Il est indiscutable que les agriculteurs biodynamiques aient un souci profond et totalement sincère pour la protection de l’environnement naturel. Avec les agriculteurs bio, une partie de leurs pratiques sont similaires à celles des agricultures ‘conventionnelles’ respectueuses de l’environnement. On peut citer l’usage judicieux d’engrais, et la préférence pour les engrais organiques, l’usage maximum de mesures prophylactiques, et le choix des produits les moins dangereux pour le sol et l’environnement. Pour nous, les propos plus ésotériques de la biodynamique sont des hypothèses arbitraires pour lesquelles il n'existe aucune preuve sûr quant à leur nature, leur efficacité ou même leur existence. On peut citer par exemple l’idée des ‘forces cosmiques’, le remuage des préparations pour que les forces cosmiques puissent ‘dynamiser’ le liquide, et les effets supposés des planètes et les étoiles sur les plantes. Peut être l’abus trop fréquent du pouvoir de la science moderne est il à l'origine de ce désir de revenir à un raisonnement du passé. Mais pour nous, la vraie solution réside dans l’usage correct et responsable des progrès en science et technologie – nous ne voyons pas pourquoi les agriculteurs devraient tourner le dos aux méthodes raisonnées et investigatrices de la science pour revenir à un temps médiéval avant l’age de la lumière.

Vin Naturel

Le terme s’applique en fait plutôt à la vinification qu'à la viticulture – il est utilisé surtout aux Etats Unis et au Royaume Uni pour désigner la fabrication du vin avec des raisins bio et peu ou pas d’ajouts, comme la levure cultivée. Il n’y a pas de définition formelle ou légale. Ses adhérents revendiquent que le vin se déguste mieux que le vin conventionnel, et qu’il est meilleur pour la santé. Il a l’inconvénient d’être assez instable et doit être stocké à moins de 14°C en permanence, y compris pendant le transport. Ce qui est donc peu pratique. Nous pensons qu’il n’y a pas de bonne raison de se priver de la plupart des outils qui ont évolué au fil du temps améliorer la qualité du vin.

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Les résidus de pesticides dans les vins

En 2008, l’organisation PAN (Pesticide Action Network) a publié les résultats des analyses faites sur une petite sélection de vins, provenant de producteurs européens. Ce rapport a été publié assez largement dans la presse générale, parfois sous des titres assez alarmistes. Le rapport annonce que tous les vins conventionnels testés contiennent des résidus, contre un seul des six vins bio analysés.

Pour apporter un éclairage plus précis, sur les dix vins français testés, treize pesticides ont été décelés dans un ou plusieurs d'entre eux. Parmi ces 13 pesticides on trouve sept produits anti-pourriture, trois anti-mildiou et trois acaricides, utilisés contre les acariens comme l’araignée rouge.

Parmi ces 13 produits, cinq étaient présents dans un seul échantillon, chacun à une concentration proche de la limite de détection (moins de 1 part sur mille million = 1 microgramme par litre). Pour les autres, les concentrations se trouvaient entre 1 et 240 microgrammes par litre. Par rapport aux limites officielles, la concentration moyenne se situait dans la fourchette de 0,2% à 1% de ces limites de sécurité. Le chiffre le plus élevé pour un seul vin et pesticide était 4,7% de la limite officielle. Trois de ces 13 produits ne sont plus utilisés en France.

Bien sûr, on peut s’interroger sur les niveaux de ces limites officielles et en effet ils ont été réduits depuis que ces vins ont été produits. Mais même proches des limites courantes, les concentrations trouvées laissent une marge de sécurité importante.

Cinq des six vins bio testés ne contiennent aucun des pesticides recherchés. Ce n’est pas étonnant puisque les producteurs bio ne les utilisent pas. Curieusement, l’étude n’a pas fait d’analyses pour les pesticides utilisés en viticulture bio - le soufre et le sulfate de cuivre par exemple, qui sont bien des pesticides chimiques avec leurs propriétés bonnes et mauvaises comme tous les autres produits. L’objectivité de l’étude est clairement affaiblie en donnant un gage de santé propre aux vins bio, en négligeant de les analyser pour les pesticides qui sont autorisés en viticulture biologique.

La plupart de vignerons, bio ou pas, reconnaissent que le problème le plus important relatif à l’usage des pesticides concerne leurs effets sur l'environnement plutôt que les risques possibles sur la santé des consommateurs du produit.

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Résumé

Nous pensons que la polarisation grandissante entre ‘bio’ et ‘les autres’ est vraiment regrettable. Il n’est ni correct ni souhaitable de désigner toute forme d’agriculture non conforme aux prescriptions bio comme ‘industrielle’ ou ‘intensive’, comme on le voit de plus en plus dans les médias. Le bio ne possède pas le monopole de la responsabilité envers l’environnement et il existe des arguments valables qui démontrant que la rigidité dogmatique de l’utilisation des seuls produits dits ‘naturels’ n’est pas toujours la meilleure voie.

L’aide de la science et la technologie seront toujours indispensables pour la production des aliments et autres produits agricoles de bonne qualité à des prix raisonnables pouvant offrir un niveau de vie décent aux agriculteurs, qui pour la plupart ne sont pas les propriétaires de fermes-usines gigantesques! Le vrai défi est d’employer le savoir-faire scientifique correctement pour mener à bien ces objectifs d’une manière vraiment respectueuse de l’environnement.

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